aller au contenu

Avis 2018/05

Côté de sortie du train

Avis n° 2018/05 du Conseil Supérieur National des Personnes handicapées (CSNPH) sur l’annonce du côté de sortie du train, émis en séance du 19/02/2018.

 

Demandeur

Avis émis à l’initiative du CSNPH.

 

Objet

Le secteur du handicap visuel souhaiterait que le côté où les passagers doivent descendre du train soit annoncé par la SNCB, de sorte que les personnes aveugles et malvoyantes puissent quitter le train à temps et sans difficultés.

 

Examen

Les déplacements en train revêtent une grande importance pour les personnes handicapées, mais des problèmes d'accessibilité se posent souvent. Outre les problèmes d'accessibilité physique (les obstacles aux fauteuils roulants, les difficultés à trouver son chemin avec un handicap sensoriel, etc.), l'information est parfois trop peu accessible.

La SNCB a déjà rendu de nombreuses informations (heures de départ et d'arrivée, correspondances, commande de billets, etc.) accessibles dans des formats accessibles, y compris pour les personnes présentant un handicap sensoriel, comme les personnes avec un handicap visuel ou auditif.

La situation est plus compliquée lorsqu'il s'agit d'obtenir des informations actualisées: retards, changements de voie, situations d'urgence, etc. Le CSNPH préconise déjà depuis un certain temps que ces informations de dernière minute soient au moins communiquées avec clarté de manière visuelle et auditive. 

Ceci s'applique également au côté de sortie du train. Les personnes voyantes n'ont aucun problème à identifier le côté de sortie du train. Il n'en va pas de même pour les personnes ayant un handicap visuel: elles doivent chercher leur chemin pour sortir et savent seulement de quel côté le quai se trouve au moment où les portes s'ouvrent ou en utilisant leur canne blanche. Elles perdent ainsi du temps et gênent les autres voyageurs.

Pour les voyageurs aveugles et malvoyants, cette expérience est accompagnée de stress et d’angoisse : la peur d’être emportés contre leur gré à la gare suivante où ils ne connaissent pas le chemin et où – le cas échéant – l’assistance prévue n’est pas disponible et ce, tout simplement parce qu’ils risquent de ne pas trouver tout de suite la porte et le bouton pour l’ouvrir. Cette situation entrave fortement leur mobilité.

La SNCB a indiqué que le fonctionnement et l'organisation du trafic ferroviaire en Belgique ne permettaient pas d'annoncer à l'avance le côté de la sortie. L'attribution des voies aux trains entrant dans les gares n'est pas décidée par le machiniste. Le contrôle a lieu dans les cabines de signalisation. Des changements de voie ont souvent lieu à la dernière minute et le conducteur ne les connaît pas à l'avance.

Le CSNPH considère qu'il ne s'agit pas d'un argument valable et demande à la SNCB de chercher une solution en concertation avec Infrabel et d'éventuels fournisseurs de la technologie adéquate.

Les chemins de fer néerlandais (NS) sont un bon exemple dans la pratique. Aux Pays-Bas, le côté de sortie est systématiquement communiqué vocalement dans le train. Un changement de côté fait également l'objet d'une communication. Il en est de même en Allemagne et d’autres pays. Le CSNPH a appris par le secteur des aveugles que le système fonctionne très bien et permet de gagner beaucoup de temps au moment du débarquement, également pour les autres passagers.

 

Avis

  • Le CSNPH demande à la SNCB de chercher une solution en concertation avec Infrabel et d'éventuels fournisseurs de la technologie adéquate, afin d’annoncer à temps et de manière accessible le côté de sortie dans les trains. Il est recommandé d’examiner l’exemple des NS aux Pays-Bas. 
  • Le CSNPH répète que les arrêts doivent également être communiqués vocalement et visuellement dans le train, y compris pour les arrêts imprévus, car les personnes ayant un handicap visuel peuvent se tromper en les interprétant comme des arrêts officiels et être désorientées. 
  • Dans les gares et les quais, il est également important de fournir en temps utile des informations accessibles et à jour, telles que l'emplacement des voitures accessibles et des voitures de première classe dans la composition des trains.
  • Cet avis s'inscrit dans le cadre d'une volonté d'accessibilité universelle, ce qui nécessite une approche intégrée. En termes de fourniture d'information lors de l'utilisation du train, outre l'annonce du côté de sortie, le CSNPH souhaite également des informations auditives et visuelles correctes et à jour: retards, arrêts suivants, modifications, par exemple sur les écrans et par annonce vocale. Cela ne se fait pas encore systématiquement. 
  • Idéalement, la sortie doit être communiquée dans tous les modes de transport en commun. Le CSNPH pense en premier lieu au métro et au tram. Le CSNPH est partisan d’un dialogue entre les différents acteurs du transport en commun, aussi dans le cadre de l’intermodalité. 
  • Le CSNPH représente toutes les personnes handicapées au niveau fédéral. Il est important de consulter le secteur des personnes handicapées à temps pour les projets qui ont ou peuvent avoir un impact sur les personnes handicapées. Il s'agit d'un groupe important: l'OMS estime que le nombre de personnes handicapées ne représente pas moins de 15% de la population.
  • Pour la réalisation d'analyses et de solutions techniques, le CSNPH demande à la SNCB de consulter les structures techniques en matière d'accessibilité.
 

Avis transmis

  • Pour suite utile à la SNCB,
  • Pour suite utile à Infrabel,
  • Pour information à M. Bellot, Ministre de la Mobilité,
  • Pour information à madame Zuhal Demir, Secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées,
  • Pour information à UNIA, le Centre interfédéral pour l’égalité des chances,
  • Pour information au mécanisme de coordination interfédéral.
 .
Avis
 .