26/02/2024 - Les voitures M7 de la SNCB : Un grand pas en avant, mais pas encore à 100% accessible à tous

La saga du M7 commence il y a dix ans. En 2014, la SNCB a commandé des locomotives à deux étages capables de desservir les 3 (!) hauteurs de quai différentes dans notre pays. Le CSNPH a protesté avec véhémence, car une telle voiture de compromis ne pourra jamais offrir une accessibilité autonome à toutes les personnes en situation de handicap (voir par exemple les avis 2021/01 et 2019/15 et le communiqué de presse du 23/12/2019). Cette situation n'est pas non plus aisée pour les personnes à mobilité réduite (telles que les personnes âgées, les personnes avec des bagages lourds ou des poussettes, etc.). Compte tenu de la durée de vie de voitures, il y aurait des problèmes d’accessibilité pendant encore au moins 30 à 40 ans. Le CSNPH a demandé que l'on travaille sur une hauteur de quai unique et que l'on conçoive ensuite des voitures en fonction de cette hauteur de quai. Finalement, la politique fédérale et la SNCB se sont ralliées à cette histoire. Aujourd'hui, lorsque des travaux sont effectués dans les gares ou les arrêts, ils sont rendus accessibles en même temps. En même temps, les quais sont rehaussés si nécessaire.

Pendant ce temps, le projet M7 était en cours. Le contrat comportait plusieurs phases. Le premier lot de voitures est déjà opérationnel et n'est pas vraiment accessible de manière autonome. Cependant, des adaptations étaient encore possibles pour les phases ultérieures du projet. Pour ce faire, la SNCB s'est concertée avec le secteur du handicap (CAWaB, CSNPH, Unia, etc.).

Une composition M7 comporte plusieurs types de voitures M7, dont une voiture polyvalente (pour les vélos, les poussettes…) et une "voiture accessible". Ainsi, chaque rame devrait avoir au moins une voiture accessible.

Il y a eu deux visites à Bombardier/Alstom à Bruges, d'abord à une maquette le 06/08/2020 et ensuite à un modèle détaillé le 29/10/2021. A chaque fois, le secteur du handicap a signalé des points à améliorer. La SNCB en a tenu compte, mais dans le cadre du projet en cours, tout n'était plus possible.

Lors de la présentation à la presse le 15/02/2024, Mme Gisèle Marlière, présidente du CSNPH, a constaté que la version finale de la voiture était effectivement beaucoup plus accessible que la précédente : une marche coulissante pour combler l’espace entre le quai et le train, des portes présentant une ouverture plus large, des toilettes adaptées plus accessibles, des poignées supplémentaires, des boutons d’ouverture plus bas, des pentes réduites, un interphone pour l'assistance, ....

Cependant, deux défauts subsistent. Tout d'abord, il y a le seuil de près de 3 cm à l'entrée. Ensuite, il y a la rampe à l’intérieur de la voiture. Celle-ci est moins dure à franchir qu'auparavant, mais peut encore représenter un défi pour certains utilisateurs de fauteuils roulants lorsqu'ils veulent quitter le train. Certaines personnes en situation de handicap auront encore besoin d'assistance, comme on a pu le constater lors de la démonstration.

La SNCB et le Ministre de la Mobilité ont promis que la prochaine commande sera un modèle entièrement nouveau et accessible. Ce modèle sera axé sur l'accessibilité autonome pour tous dès la phase de conception, ce qui permettra d'envisager une accessibilité à 100 %.

Bien entendu, un train ne peut être accessible que si la gare et ses environs le sont. Et pour certaines personnes en situation de handicap, une assistance sera toujours nécessaire. Le CSNPH demande à la SNCB de continuer à impliquer le secteur des personnes handicapées et ce, dès le début du projet.