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31/05/2021 - Plus vite à la mer, sauf si vous êtes une personne en situation de handicap ?

La SNCB a lancé le projet pilote du Côte-Express : il s'agit de faire rouler des trains supplémentaires vers la côte belge en plus de l'offre habituelle de trains. La réservation pour le Côte-Express est obligatoire. Les réservations sont déjà ouvertes. (site SNCB - Côte-Express : réservez votre place assise vers la mer)

Bien entendu, il n'y a aucune objection à ce que des trains supplémentaires desservent la côte, mais le Conseil Supérieur National des Personnes Handicapées (CSNPH) est très préoccupé au sujet de l'accessibilité de ce Côte-Express aux personnes en situation de handicap (PSH). Ses inquiétudes concernent en particulier le système de réservation en ligne. Le CSNPH formule un certain nombre de questions et de remarques sur ce projet pilote :

  • La réservation du Côte-Express est uniquement possible en ligne. Cela crée un problème pour les groupes fragilisés, notamment les personnes à mobilité réduite et les personnes en situation de handicap. Pour une grande partie de ce groupe, la fracture numérique est bien réelle. Le CSNPH craint que le module de réservation ne leur soit pas (suffisamment) accessible. D’ailleurs, le Comité Consultatif des Voyageurs Ferroviaires s'est déjà prononcé par le passé contre tout système de réservation obligatoire préalable pour les passagers du train. (site 7sur7.be - "Côte-Express": la SNCB va tester des trains directs avec réservation vers la Côte)
  • La réservation du Côte-Express peut-elle être combinée avec la réservation de l'assistance et, si oui, comment ? De nombreuses PSH ont de toute façon besoin d'assistance pour voyager en train, mais l'application actuelle de réservation de l'assistance n'est pas assez accessible et conviviale.
  • Pour les gares de départ du Côte-Express (Bruxelles-Midi, Liège-Guillemins, Anvers-Central et Gand-Sainte-Pierre), la période de réservation plus courte de 3 heures pour l'assistance est d'application. Malheureusement, de nombreux PSH devront d'abord prendre un train dans une autre gare pour se rendre dans l'une de ces gares ; pour les voyages impliquant un changement de train, le délai de réservation de l'assistance est d'au moins 24 heures. Pour une sortie à la mer, en fonction de facteurs tels que la météo, c'est très longtemps à l'avance. C'est dommage, car le temps gagné par le Côte-Express serait une compensation très appréciée des PSH qui doivent généralement voyager plus longtemps que les autres voyageurs. Dans ce contexte, le CSNPH réitère sa position selon laquelle l'assistance devrait idéalement être fournie sans réservation préalable au départ de toutes les gares.
  • Le voyage avec le Côte-Express n'est possible qu'après un check-in obligatoire à la gare. Le voyageur doit se présenter sur le quai 15 minutes avant le départ du train. Les PSH ont-elles été prises en compte ?
  • Un voyage à bord du Côte-Express coûte 1 euro de plus par personne. Cette situation touche les groupes fragilisés, comme les PSH, plus durement que les autres voyageurs. Pauvreté et handicap vont souvent de pair, comme cela a été démontré à plusieurs reprises.
  • Le CSNPH a demandé de plus amples informations par téléphone au responsable du programme d'accessibilité de la SNCB, mais il semblait ne pas être au courant de ce projet. Le CSNPH lui-même n'a pas été consulté non plus. L'accessibilité n'est donc toujours pas systématiquement incluse dans les nouveaux projets de la SNCB ! Il faut donc craindre que ces projets ne soient pas suffisamment accessibles.

La SNCB doit tenir compte de l'accessibilité pour les personnes en situation de handicap. Même si l'offre de train habituelle est maintenue, le projet peut être une source de discrimination réelle envers les personnes en situation de handicap. Par conséquent, le CSNPH a écrit le jeudi 27 mai 2021 à :

  • M. Georges Gilkinet, Ministre de la Mobilité.
  • Mme Karine Lalieux, Ministre des Pensions et de l'Intégration sociale, chargée des Personnes handicapées, de la Lutte contre la pauvreté et de Beliris,
  • Mme Sophie Dutordoir, CEO SNCB. 

Le CSNPH veut avoir la garantie que les PSH peuvent voyager vers la côte belge sur un pied d’égalité avec les autres citoyens.